Brune Poirson nage en eaux troubles

 Par Michel Gay

Brune Poirson, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, avait déclaré sur France-Info ce printemps : « L’objectif est de fermer 14 réacteurs nucléaires d'ici 2035 ".

Ce n’est pas nouveau puisque le Président de la République l’avait annoncé le 27 novembre 2018, en choisissant parallèlement de dilapider jusqu’à 8 milliards d'euros par an dans les ruineuses et inutiles énergies renouvelables.

C'est anti-économique et suicidaire sur le plan énergétique, mais il semble qu’à partir d’un « certain niveau », chacun peut dire des d'inepties sans apparaître grotesque.

Certes, le Président « demande à EDF de travailler à l’élaboration d’un programme de nouveau nucléaire » pour 2021 ».

Mais alors pourquoi commencer par détruire ce qui est rentable, économique, et qui fonctionne parfaitement en toute sureté, alors que l’Etat cherche de l’argent dans la poche des contribuables ?

Une récidive

Dans le même registre énergétique, Brune Poirson avait également « tweeté » le 7 février 2019 : « Total annonce une découverte importante « de drogue dure », en référence à la découverte faite par cette société française au large de l'Afrique du Sud.

Comparer Total a une entreprise maffieuse de vendeurs de "drogue dure" et donc, finalement, les salariés des professions pétrolières, à des "dealers" est une injure. Seront-ils poursuivis comme trafiquants de « drogues dures » ?

Madame Poirson feint d'ignorer que les hydrocarbures représentent près de 80% de la consommation d’énergie primaire dans le monde, et que tous les pays en ont un impérieux besoin. Ils resteront encore longtemps incontournables pour la pétrochimie et le transport, y compris pour la fabrication des véhicules électriques et de leurs batteries…

Mais il semble que le sort des populations importe peu au regard des considérations idéologiques "vertes". La politique énergétique « doit », coûte que coûte, reposer sur les énergies renouvelables intermittentes, notamment l'éolien et le photovoltaïque. Même si ces moyens sont incapables de répondre aux objectifs de réduction des émissions de CO2 et aux besoins des consommateurs, et qu’ils conduisent dans une impasse suicidaire.

Mais ce n’est pas grave… Supprimons aussi 14 réacteurs nucléaires de production d’électricité et tout ira encore mieux !

Remplacer la production stable, pilotable et bon marché des centrales nucléaires par des énergies renouvelables fatales, intermittentes, et subventionnées (le stockage est un rêve inatteignable) va considérablement augmenter le coût de toutes les énergies, comme en Allemagne et dans une grande partie de l’Europe.

En effet, par un effet de vase communiquant, les monstrueuses subventions diverses aux énergies renouvelables électriques (principalement les éoliennes et solaires) seront compensées par des taxes en augmentation sur tous les carburants fossiles dont le gaz, le fuel domestique et les divers carburants. C’est un suicide collectif européen !

Les Français paieront !

Cette politique coûte chère aux contribuables et aux consommateurs qui en font les frais via leur facture d’énergie (électricité, gaz, carburants,..).

De plus, cette politique de gribouille ne peut qu’aboutir à la reconstruction de centrales au gaz et à un accroissement des émissions de CO2, ce qui est l’inverse du résultat recherché !

La France ne compte que pour 1 % des émissions de CO2 dans le monde et, malgré tous ses efforts sa contribution à la variation de température moyenne du globe ne sera que de l’ordre du millième de degré !

Quant à vouloir montrer l’exemple, il ne semble pas que l’agitation du gouvernement français dans ce domaine ait une quelconque influence sur aucun grand pays…!

Les transitions énergétiques se sont toujours faites grâce aux progrès techniques réalisés par l’humanité et non par des effets de menton d’idéologues déconnectés du monde réel.

Ces orientations sur l’énergie vont peser sur le portefeuille de tous les Français, même ceux qui ne paient pas d'impôt sur le revenu, du moment qu'ils se chauffent et qu’ils se déplacent en véhicule. L’énergie étant à la base de toute production industrielle (ciment acier, verre, plastique,..), les fins de mois vont devenir difficiles.

Racket fiscal sous couvert d’écologie ?

Sur les presque 1 € de taxes diverses imposées aujourd’hui par litre de carburant automobile, environ 10 c€ (c’est énorme) servent à alimenter directement de dispendieuses gabegies qui ne servent pas la cause du réchauffement climatique, comme les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Il faut y ajouter l’augmentation rapide des taxes sur l’électricité, le gaz et le fuel.

Voilà où réside la véritable cause de la colère des « gilets jaunes » qui ont la sympathie de toutes les couches sociales. Payer de force pour un service non rendu (c’est pour votre bien, on va vous protéger) à un nom : ça s’appelle du racket ! La révolution de 1789 a aussi été portée par les nobles révoltés…

Non seulement monsieur Emmanuel Macron marche sur la tête, mais il semble que tout le gouvernement entraine les Français dans le caniveau.

Vouloir restreindre par l’argent l’accès au chauffage et à la mobilité, et donc aux libertés fondamentales des citoyens pour des raisons floues qui alimentent de puissants intérêts privés européens (pour les éoliennes) et chinois (pour les panneaux solaires), est extrêmement dangereux.

Ne dit-on pas que lorsque l’avoine manque dans le râtelier, les chevaux se battent ?

Démagogie contre intérêt général

Pour cajoler les partis « verts » pendant sa campagne présidentielle, le candidat Macron a fait des promesses démagogiques sur le nucléaire et les énergies renouvelables dont le Président est aujourd’hui prisonnier. Dans son discours du 27 novembre, il rappelle aussi que « la taxe carbone a été votée en 2009, 2014 et 2015, engageant beaucoup de responsables politiques ».

C’est exact. Mais pourquoi donc l’ont-ils voté à l’époque ?

N’ont-ils pas vu les conséquences néfastes de leur vote ? Se sont-ils fait leurrer ? Est-ce une manœuvre politique pour acheter une paix sociale à court terme ? Ou bien est-ce tout simplement une forme de lâcheté politique (après moi le déluge) qui ne voit pas plus loin que la portée du mandat électoral ?

Oui, les Français sont en colère avec quelques raisons car ils ont le profond sentiment que, pour de mauvaises raisons politiciennes, les orientations stratégiques qui engagent la France pour plusieurs décennies, dans le domaine vital de l’énergie, sont contraires à leurs intérêts !

Cette démagogie écologiste pourrait coûter très cher aux Français si elle était suivie d'effet.

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