Le nucléaire est l'avenir de nos enfants !

La baisse inéluctable de la production des hydrocarbures, les faiblesses des énergies du vent et du soleil, ainsi que la volonté de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ont ajouté une nouvelle légitimité "écologique" à la production d'électricité nucléaire. Elle pourrait constituer le socle de l'avenir énergétique de l'humanité malgré la vigoureuse opposition d'une frange militante. La Chine, les Etats-Unis[1] et l'Inde évoquent les "énergies propres" dans lequel elles incluent… le nucléaire au même titre que les énergies renouvelables.  

De toutes les qualités prêtées un peu vite à ces dernières, la plus fallacieuse est la gratuité issue d'une mystique néo-rousseauiste. Le soleil, le vent, la géothermie, les marées seraient offerts généreusement par "Mère Nature" et nous n’aurions qu’à puiser dans le trésor.

Encore faut-il capter cette énergie intermittente avec des matériels appropriés (éoliennes, foreuses, miroirs paraboliques, panneau photovoltaïques, …), lesquels sont chers et le plus souvent non rentables… sans subventions. Hors l'énergie hydraulique, ces énergies d'appoint resteront marginales et couteuses.

Il faut remarquer que le charbon et le pétrole sont tout aussi gratuits. Ils sortent de terre sans avoir à les fabriquer. Ce sont les moyens d'’extraction, le transport, la transformation des produits, les taxes, etc,… qui coûtent pour aboutir à une énergie utilisable… finalement encore à bon marché jusqu'à aujourd'hui.

Parler d’énergie gratuite n’a pas de sens.  

Pour compenser la faible production erratique des énergies renouvelables, des "Verts proposent de faire baisser fortement la consommation mondiale. Un tel retour en arrière, à supposer qu’il soit possible et accepté, entraînerait une chute brutale du niveau de vie, une augmentation rapide du chômage, avec de dramatiques effets sociaux et humains.

L’efficacité énergétique et les économies d’énergies ne pourront que limiter la progression de la hausse de la consommation.  

Des recherches tentent, sans réel succès[2], d’augmenter le rendement et de stocker massivement et à faible coût l’énergie électrique produite. La possibilité de réaliser un stockage d'électricité correspondant aux besoins d'une nation n'est pas en vue.  

Le refus du nucléaire est voué à l’échec à long terme et sa réduction peut provoquer des dégâts importants à court et moyen terme pour une nation moderne.

Les exemples sont sous nos yeux :

  • - L'Espagne est en pleine déconfiture "énergétique" avec ses éoliennes.
  • - L'Italie qui a refusé le nucléaire sans avoir de ressources énergétique sur son sol, importe une part importante de son électricité de France, d'Allemagne et d'Autriche.
  • - Le cas de l'Allemagne est particulier. Ce pays se repose sur le charbon de son sous-sol et sur l'importation de gaz russe qui fournissent (à eux deux) 60% de l'électricité. Et ce pourcentage va augmenter car près de 20% de son électricité provient toujours des réacteurs nucléaires…    

L'énergie nucléaire est la seule disponible aujourd'hui pour plusieurs … millénaires.  

En effet, les réacteurs actuels (génération 2 et 3) consomment moins d'un centième de l’uranium naturel (0,8% aujourd'hui avec un recyclage partiel). Le reste n’est pas utilisé.

Après 2050, les réacteurs surgénérateurs (génération 4) consommeront prés de 100% de l’uranium naturel (composé à 99,3 % d’uranium 238). La durée des réserves d’uranium naturel sera ainsi multipliée par un facteur 100.

Le nucléaire devient alors durable puisque les réserves mondiales d’uranium connues à ce jour permettraient d’alimenter plus de dix fois le parc mondial actuel pendant plusieurs milliers d’années.  

En France, le stock d’uranium dit "appauvri", précieusement conservé sur notre sol, permettra, en 2050, d’alimenter ces centrales nucléaires de quatrième génération pendant 5000 ans (cinq mille ans !)…. sans avoir à importer du combustible.

Ces surgénérateurs serviraient aussi à éliminer le surplus de plutonium créé dans les réacteurs, et ils pourraient jouer le rôle d’incinérateurs des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue (HA-VL) pour une meilleure gestion.

Le stockage géologique est dorénavant reconnue internationalement comme sûre, pérenne et sans danger pour les générations futures. Le stockage actuel en surface durera encore plusieurs dizaines d’années car les déchets doivent refroidir avant de les déposer définitivement dans des galeries souterraines. Il n’y a donc pas d’urgence.  

L’autre péril le plus souvent allégué est celui des accidents de réacteurs nucléaires. Un emballement accidentel de la fission ou un défaut de refroidissement pourrait, par élévation excessive de la température, entraîner des destructions avec libération de matières radioactives. C'est ce qui s'est passé à Tchernobyl et Fukushima.

Or, Tchernobyl a fait moins de 100 morts. Quant à Fukushima, deux rapports (UNSCEAR/ONU[3] et OMS), publiés le 23 mai 2012 et passés inaperçus, ont conclu que Fukushima ne ferait aucune victime par irradiations. En revanche, le tsunami, lui, a fait 20.000 morts et des dégâts considérables. Mais la centrale nucléaire de Fukushima n'y est pour rien.

En France, nos réacteurs sont conçus différemment afin que ce genre d'accident n'ait pas de conséquences sanitaires. Le discours antinucléaire qui fait des centrales nucléaires des antichambres de l’enfer est un mythe qui nuit à un débat rationnel.  

Les sources d’énergies abondantes et bon marché que sont le charbon, le pétrole et le gaz ont été à l’origine du développement de nos civilisations modernes et elles en sont aujourd’hui le moteur. La civilisation industrielle connaitra une phase d'expansion nucléaire, comme elle a connu des phases bois, charbon, pétrole et gaz. Dans la plupart des pays, la pression de la nécessité emportera, tôt ou tard, toutes les résistances, quelle que soit la couleur politique des dirigeants. S’opposer à cette mutation en faisant miroiter des pseudo-solutions miracles, comme le vent et soleil, malmène l’intérêt collectif en retardant les évolutions avec des arguments et des procédures dilatoires, et ne fait que rendre plus difficile le chemin vers cette énergie.  

Si on ne veut pas que nos enfants nous accusent d’incurie, il faudrait être prudent avant de crier haro sur le nucléaire, et notamment sur les surgénérateurs qui pourraient constituer la source principale de production d'électricité et de chaleur à la fin de ce siècle.  

Demain, pour accompagner la baisse de production des hydrocarbures, puis pour leurs succéder, les réacteurs nucléaires surgénérateurs produiront l'énergie électrique propre, bon marché, décarbonée et abondante dont nos enfants auront besoin.

[1] https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/11/06/fact-sheet-obama-administration-announces-actions-ensure-nuclear-energy

[2] Sauf pour les STEP (Station de Transfert d'Energie par Pompage) dont le sites sont quasiment saturés en France. Des STEM (Station de Transfert d'Energie Marine) sont à l'étude mais si l'idée est séduisante, les réalités physiques et économiques sont plus contraignantes.

[3] http://www.nuclearsafety.gc.ca/fr/readingroom/healthstudies/june-1-2012-fukushima-health-reports.cfm 

 

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