L’hydrogène blanc est trouble !

Par Michel Gay

L’affaire de l’hydrogène dit « blanc », ou natif, ou naturel (qui ne résulte pas d’une transformation issue humaine du gaz ou de l’électrolyse), dont « regorgerait » la terre et qui serait « présent partout sur la planète » n’est pas clair du tout. Un relent d’idéologie pour promouvoir la « civilisation hydrogène » et de recherches acharnées de subventions planent sur sa promotion forcenée.

Un hydrogène presque arc-en-ciel…

Il y avait déjà l’hydrogène « gris » issu du gaz naturel dans l’industrie, puis l’hydrogène « vert » issu de l’électrolyse avec de l’électricité décarbonée.

Aujourd’hui l’hydrogène apparaît sous… 8 couleurs ! (Noir, gris, bleu, turquoise, rose, jaune, vert, blanc).

La couleur blanche définit l’hydrogène à l’état naturel se trouvant (rarement) dans des couches géologiques, et dont il n’existe actuellement aucune méthode durable pour exploiter économiquement ces gisements épars.

Les annonces tonitruantes de nouveaux gisements (en France et dans le monde) apparaissent davantage comme une nouvelle vaste escroquerie intellectuelle sur le thème « demain on rase gratis », et financière en créant une « pompe à fric » qui promet des lendemains qui chantent avec de futures découvertes miraculeuses.

L’astuce, c’est que personne ne peut rien prouver, ni d’un côté, ni de l’autre. Et c'est là-dessus que jouent les petits malins à la recherche de subventions.

« Si, si, croyez-moi, l’avenir sera rose (blanc en l’occurrence) grâce aux futures ressources potentielles d’hydrogène blanc que contient la terre » déclarent les thuriféraires de l’hydrogène.

Difficile de prévoir l’avenir…

Bien sûr, personne n'est à l'abri d'un « coup de chance » et d'une véritable découverte miraculeuse et souhaitable d'une importante réserve d'hydrogène souterraine dont la récupération serait économiquement exploitable. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, ni probablement demain car depuis plus d’un siècle de forages divers (gaz, eau, pétrole, charbon, …) aucun gisement conséquent et exploitable d’hydrogène n’a jamais été découvert (sinon, ça se saurait…). Tout est toujours au conditionnel.

Les quelques découvertes souterraines et gisements naturels exploités (et subventionnés) mis en avant ont une production ridicule au regard des besoins nationaux et mondiaux.

Ainsi, celle de Bourakebougou au Mali qui alimente une production d’électricité pilote de … 6 kilowatts (et peut-être 36 kW), pour allumer quelques lampadaires et télévisions (ce qui est certainement salutaire pour ce village encore sombre la nuit) mais souvent présentée comme une « révolution mondiale » depuis des années…

Des promesses !

Et puis cette promesse d'un avenir radieux grâce à cet hydrogène blanc, qui n’est pas nouveau mais soudain ressorti du chapeau, arrange tous ceux qui poussent à la fausse « civilisation hydrogène » illusoire comme énergie (mais qui est un produit noble dans la chimie).

Aujourd'hui, les découvertes d'hydrogène blanc sont minuscules au regard des besoins et rien ne permet de penser que ce sera mieux dans le futur.

Comme toujours, les promesses des princes charmants n’engagent financièrement que les contribuables / consommateurs et les naïfs (dont nos responsables politiques) qui les écoutent… pour rêver.

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