Sans pétrole, pas d’électricité !

Par Michel Gay

Avant l’exploitation du pétrole et de ses dérivés (1859), la production industrielle d’électricité n’existait pas (début vers 1870), … et ne pouvait pas exister.

Aujourd’hui, sans pétrole et la pétrochimie qui en découle, il serait impossible de produire de l’électricité !

Et ce sera encore le cas dans un futur lointain.

La poule et l’œuf

La première dynamo à courant continu date de 1871, la lampe à incandescence de 1879 et les premières centrales hydroélectriques de 1880.

Tous les composants des moyens de production d’électricité et tous les appareils électriques sont fabriqués aujourd’hui à partir de produits pétrochimiques issus du pétrole (centrales électriques, éoliennes, panneaux photovoltaïques (PV), véhicules électriques, barrages, ampoules, smartphones, cafetière, réfrigérateurs, téléviseurs, fibres synthétiques pour les vêtements, etc.…).

Sans le pétrole fournissant la matière première pour la fabrication de produits pétrochimiques et de carburants, il n’y aurait pas d’informatique (ne serait-ce que les gaines électriques et les isolants des plaques électroniques), ni aucune des grandes constructions sur lesquelles repose aujourd’hui notre civilisation car toutes nécessitent du plastique et des dérivées du pétrole.

En effet, aucune production d’électricité n’apporte, ni ne crée, le matériau de base permettant de fabriquer un produit final manufacturé !

L’électricité peut charger un smartphone, faire rouler des voitures, faire fonctionner un défibrillateur à l’hôpital, faire tourner des machines, tisser des vêtements, chauffer un radiateur, mais elle ne peut pas créer la matière de ces appareils.

Le monde continue de se concentrer sur « l’électricité » (dont le stockage massif est un mirage) pour essayer de se sevrer du pétrole, mais sans pétrole il n’y aurait tout simplement pas d’électricité !

L’électricité ne peut que transformer, chauffer et déplacer des matériaux dont les constituants de base sont contenus dans le pétrole.

La réalité fondamentale est que toute production d’électricité a besoin de pétrole, et que tout ce qui a besoin d’électricité est fabriqué en partie avec des produits pétrochimiques issus du pétrole.

Productions d’électricité et produits manufacturés

Une bonne politique énergétique pour les Français (et aussi pour l’humanité) favorise la production d’électricité et de produits manufacturés.

L’objectif est de continuer à développer un monde moderne et prospère dans l’optique d’une future raréfaction inéluctable, d’abord du pétrole, puis du gaz, puis du charbon, même si les échéances sont floues et reculent avec les prospections et les progrès d’extractions.

Les politiques énergétiques devraient donc être décomposées en deux politiques :

  • Une politique centrée sur les moyens de production d’électricité (pilotables, ou fatales et intermittentes),
  • Une politique centrée sur la production manufacturée destinée à soutenir matériellement les besoins de l’humanité.

Les matières utilisées par la société actuelle sont, pour la plupart, fabriquées à partir de produits pétrochimiques issus du pétrole (ils n’existaient pas avant les années 1900). Et aucune solution de rechange n’existe encore à ce liquide miraculeux pour répondre aux besoins concrets de la société moderne.

Il y a électricité et électricité…

Il existe deux sortes de production d'électricité :

  • Une électricité pilotable (ou commandable) ininterrompue et directement utilisable provenant du nucléaire, de l'hydroélectricité, du charbon, du gaz naturel, et du pétrole.
  • Une électricité occasionnelle provenant notamment d'éoliennes et de panneaux solaires fournissant une électricité aléatoire, voire intermittente, nécessitant des stockages et/ou d’autres moyens commandables en soutien.

La production occasionnelle d’électricité à partir d’éoliennes et de solaire PV, malgré le stockage des surplus dans des batteries et dans quelques barrages trop peu nombreux pour lisser la production, ne répondra jamais aux besoins d’une société moderne.

L’électricité occasionnelle (fatale, aléatoire et/ ou intermittente) peut éventuellement être acceptable pour la cafetière, le grille-pain, les machines à laver et d’autres objets accessoires, y compris certains véhicules électriques (voitures, vélos, trottinettes, ...).

Mais les hôpitaux, les communications, les transports (trains, métro, tramways, ...), internet, les ascenseurs, les feux de circulation, fonderies, etc…, nécessitent une électricité stable ininterrompue dont la puissance fournie doit correspondre au besoin.

Pas de pétrole, pas d’électricité !

Se débarrasser du pétrole (volontairement ou s’il venait à manquer) supprimera rapidement l’électricité et débarrassera en même temps le monde de tous les produits manufacturés qui existent aujourd’hui, y compris les éoliennes, les panneaux solaires, les centrales électriques, les véhicules, etc.

L’absence de pétrole, et donc en même temps d’électricité, ramènera à la société « zéro émission » des années 1800…, alors très polluées par le charbon et le bois de chauffage dont l’utilisation grandissante, à l’époque, commençait à anéantir les forêts françaises et européennes !

L’avenir repose, parait-il, sur l’électricité pour succéder à la combustion des énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole) pour se chauffer, se déplacer et faire fonctionner une société moderne.

Dans ce cas, il serait vraiment judicieux de ne pas perdre de vue que les deux précieuses ressources à économiser sont l’uranium 235 (puis ensuite le plutonium) pour chauffer l’eau qui produira massivement cette électricité dans des turbines, et... le pétrole dont les dérivés composent les machines qui produiront et utiliseront l’électricité !

Pas de pétrole, pas d’électricité !

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