L’électricité clandestine allemande démasquée

Par Jean-Pierre Riou et Michel Gay

Cet article est une synthèse « grand public » de deux articles plus techniques de Jean-Pierre Riou « Focus sur les loop flows » et « La fin des MWh clandestins »

L’implantation disséminée des énergies renouvelables électriques intermittentes (EnRi) implique de lourds investissements (plusieurs centaines de milliards d’euros) dans le réseau de distribution auquel ces EnRI sont majoritairement connectées.

En effet, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques (PV) ne sont pas des énergies locales, contrairement aux déclarations de leurs promoteurs. Les 2/3 de leur production transitent par le réseau de transport qui doit adapter ses infrastructures pour répondre aux aléas et aux « bouffées » de productions de chaque zone suivant les conditions météorologiques.

RTE avait annoncé dans son rapport conjoint avec l’AIE qu’un développement significatif des réseaux de transport et de distribution était l’une des conditions préalables à tout mix électrique à forte proportion d’énergies renouvelables.

En Allemagne, malgré les dizaines de milliards d’euros consacrés à leur développement, le retard pris par les réseaux allemands a des conséquences sur la sécurité et sur le prix de l’approvisionnement français.

Le soutien financier aux éoliennes et panneaux photovoltaïques ne se justifie plus

Par Jean Fluchère et Michel Gay

Le Gouvernement Jospin, et notamment son ministre de l’Écologie Yves Cochet, a mis en place il y a 25 ans une aide financière exceptionnelle d’Etat à la production d’électricité aléatoire des éoliennes et intermittente des panneaux photovoltaïques (PV) (EnRi) pour permettre à ces filières d’atteindre la maturité technologique et commerciale.

Ces aides financières se justifient-elles encore après 25 ans ?

Faire les poches des consommateurs d’électricité et des contribuables

L’argent de cette subvention publique a d’abord été puisé dans la taxe appelée « Contribution au Service Public de l’Electricité » (CSPE) incluse sur la facture d’électricité de tous les Français.

Lettre ouverte au Premier Ministre de Jean-Luc Salanave

Lettre ouverte au Premier Ministre de Jean-Luc Salanave pour suggérer des économies liées à notre politique énergétique.

Certains d'entre vous l'ont peut-être déjà reçue dans leur réseau. Claire et synthétique, je voulais qu'elle soit lue par le plus grand nombre. N'hésitez pas à la diffuser en ces temps où le gouvernement cherche des idées pour faire des économies...

Le nucléaire, c'est simple... et pour longtemps !

Par Michel Gay

Le nucléaire c’est si simple : il produit massivement de l’électricité décarbonée compétitive, participe au développement des territoires, crée de nombreux emplois durables, renforce la sécurité d’approvisionnement énergétique, et améliore la balance commerciale de la France. Ses déchets sont gérés et ne posent plus de problèmes de stockage de long terme malgré les dénégations des antinucléaires.

Le nucléaire produit l’énergie décarbonée la plus compétitive pour les années à venir :

Selon le scénario ELEC-V de l’Alliance Nationale de Coordination de la Recherche pour l’Energie (ANCRE dont les membres fondateurs sont le CEA, le CNRS et l’IFP), relâcher la contrainte du nucléaire permet de réduire rapidement les émissions de CO2.

Le coût économique complet du parc nucléaire existant (incluant les travaux de rénovation, la gestion des déchets et la déconstruction du parc) est estimé par la Cour des comptes entre 56 et 62 euros par mégawattheure (€/MWh) sur la période 2011-2025. Ce prix est plus compétitif dans tous les cas, que les productions d’électricité thermiques à flamme (70 à 100 €/MWh) et renouvelables (85 à 285 €/MWh).

Il y a quelque chose de pourri au royaume du journalisme

Par Jean-Claude Artus et Michel Gay

Principe de précaution 

Pour conjurer la peur de l’avenir, quelques technocrates tourmentés n’ont su qu’inventer le fameux « principe de précaution ». Ce concept qui peut paraître séduisant dans un premier temps, est maintenant devenu un « principe » contraignant décliné de manière idiote dans tous les domaines et il conduit aux pires inepties. Tout au plus devrait-il être une méthode, mais en aucun cas un « principe » avec lequel notre société tisse la corde pour se pendre !

La peur du futur fait oublier les nombreux bénéfices du progrès que nos aïeux ont adoré. Aujourd’hui, le principe de précaution est trop souvent utilisé comme une arme contre la nouveauté.

Pour le public, il équivaut au risque « zéro », ce qui est insensé, et conduit à redouter le fruit de la recherche.

La lâcheté des politiques qui n’auraient, pour prendre des décisions, que les sondages d’opinion et des « apôtres de l’inquiétude » a dénaturé la part d’incertitude scientifique en un « principe de précaution » constitutionnel mal interprété puisque devenu synonyme de « risque zéro ».

Il est devenu le principe de l’inaction, y compris dans la recherche, notamment pour les organismes génétiquement modifiés (OGM) !

Ces nouveaux maîtres à penser se sont substitués aux religions.

Le projet de multirecyclage du plutonium dans les réacteurs actuels est une idiotie

 

A l’inverse du nucléaire durable, le multirecyclage du plutonium dans les réacteurs actuels à eau pressurisée (REP, EPR et EPR2) est une idiotie car ces réacteurs dits à « neutrons lents » (RNL), transforment le plutonium, matière fissile stratégique, en déchets tout en continuant de consommer la précieuse ressource uranium 235 (U235). Le bilan net est un gaspillage de ressource et une production accrue de déchets « pénibles » de haute activité à vie longue (HAVL).

Incompétence ou mensonge ?

Depuis l’arrêt du prototype de recherche Astrid en 2019 qui visait à développer un réacteur à neutrons rapides de 4ème génération (RNR), certains dirigeants de la filière nucléaire, notamment au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et à Orano (ex-Areva), présentent le multirecyclage en RNL (donc dans les REP et EPR actuels) comme une alternative au multirecyclage en RNR.

Or, cela est faux : le multirecyclage en RNL conduit à consommer toujours plus la ressource U235, menacée d’épuisement avant la fin de ce siècle, et à augmenter la production de déchets HAVL.

Combustible nucléaire au thorium : avenir ou délire ? 2 & 3

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

  • Atouts du thorium et aval du cycle
  • Non-prolifération et économie

Deuxième et troisième partie

Atouts du thorium et aval du cycle

Les atouts du thorium

Les atouts en faveur du cycle thorium sont notamment :

  • – la faible production de plutonium et d’actinides mineurs dans les combustibles à base de thorium,
  • – la capacité à « brûler » des excédents de plutonium dans les réacteurs thermiques via la mise en œuvre d’un cycle thorium–plutonium. De tels concepts peuvent être imaginés également dans des réacteurs innovants tels que les réacteurs à sels fondus (RSF), des systèmes pilotés par accélérateur (réacteurs appelés « hybrides »,
  • – la transmutation d’actinides mineurs,
  • – la possibilité de surgénération (facteur de conversion supérieur à un) avec un cycle du thorium utilisé dans certains réacteurs thermiques tels que le RSF qui est l’un des concepts retenus pour la quatrième génération de réacteurs.

Il y a actuellement un intérêt pour le thorium au sein de plusieurs institutions universitaires de recherche et développement, mais aussi de la part de certains industriels concepteurs de réacteurs et/ou vendeurs de combustible.

Au Japon, le réacteur HTTR pourrait être utilisé dans le futur avec du thorium (ainsi que HTR-10 en Chine).

 En outre, l’Inde envisage toujours le thorium comme combustible industriel pour une utilisation dans un avenir pas trop lointain.

Combustible nucléaire au thorium : avenir ou délire ?

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

en 3 parties :

  • Quel est l’intérêt du thorium ?
  • Atouts du thorium et aval du cycle
  • Non-prolifération et économie

Première partie

Quel est l’intérêt du thorium ?

Le thorium fut considéré dès le début du développement de l’énergie nucléaire comme un combustible potentiel pouvant éventuellement compléter, voire même se substituer, à l’uranium dont on craignait à l’origine la rareté.

Cependant, le thorium-232 naturel existant sur terre (Th-232), malgré ses qualités, ne peut pas constituer une véritable alternative à l’uranium comme combustible nucléaire car, contrairement à celui-ci, il ne possède pas naturellement d’isotope « fissile » par des neutrons lents. Il permet simplement d’en générer un, l’uranium 233 (U-233) dans un réacteur nucléaire.

Mais cet élément artificiel ainsi créé est en revanche un excellent isotope fissile pour les réacteurs « à neutrons lents » appelés aussi « thermiques ». Il est même meilleur que ceux utilisés aujourd’hui, l’uranium 235 (U-235) et le plutonium 239 (Pu-239), d’où l’intérêt potentiel du Th-232 en tant que noyau « fertile », c’est-à-dire capable d’être « fertilisé » par un neutron pour donner un noyau « fissile » comme les deux précédents (U-235 et Pu-239).

C’est la raison pour laquelle, le cycle au thorium a toujours fait l’objet d’études à travers le monde.

Toutefois, l’utilisation du thorium en réacteur présente des défis technologiques importants qu’il faudrait surmonter pour une mise en œuvre industrielle du cycle du combustible nucléaire au thorium.

L’hydrogène blanc est trouble !

Par Michel Gay

L’affaire de l’hydrogène dit « blanc », ou natif, ou naturel (qui ne résulte pas d’une transformation issue humaine du gaz ou de l’électrolyse), dont « regorgerait » la terre et qui serait « présent partout sur la planète » n’est pas clair du tout. Un relent d’idéologie pour promouvoir la « civilisation hydrogène » et de recherches acharnées de subventions planent sur sa promotion forcenée.

Un hydrogène presque arc-en-ciel…

Il y avait déjà l’hydrogène « gris » issu du gaz naturel dans l’industrie, puis l’hydrogène « vert » issu de l’électrolyse avec de l’électricité décarbonée.

Aujourd’hui l’hydrogène apparaît sous… 8 couleurs ! (Noir, gris, bleu, turquoise, rose, jaune, vert, blanc).

La couleur blanche définit l’hydrogène à l’état naturel se trouvant (rarement) dans des couches géologiques, et dont il n’existe actuellement aucune méthode durable pour exploiter économiquement ces gisements épars.

Plutonium, mon amour ! (3/3)

Par Dominique Grenêche et Michel Gay

Troisième partie

Perspectives de développement

 

Les programmes mondiaux 

En dehors des programmes nationaux, il existe un cadre international de coopération en matière de développement de la R&D sur les RNR : le Forum international Génération IV (GIF) qui a été créé en 2001. Cet organisme rassemble aujourd’hui 13 pays, dont les principaux grands pays industriels, ainsi que Euratom. Cet organisme, mis en place en 2007 pour structurer et promouvoir le développement d’une énergie nucléaire durable, est chargé de superviser et de soutenir les travaux des pays membres de l’Union Européenne, notamment au travers de sa « plateforme technologique pour un nucléaire durable » SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform) dans laquelle la France est présente.

  1. Nucléaire : pas de plutonium, pas de surgénération
  2. Plutonium, mon amour ! (2/3)
  3. Plutonium, mon amour ! 1
  4. Vivre plus longtemps avec moins de cancers grâce à la radioactivité ?
  5. La belle entourloupe de l’Hyperloop
  6. Origine du dogme antinucléaire
  7. Seul le compteur Linky serait intelligent ?
  8. Micro-nucléaire : pourquoi pas ?
  9. Sans pétrole, pas d’électricité !
  10. Le secret du nucléaire durable : des neutrons « rapides » et du plutonium
  11. Dépendance à l’uranium russe : mythe ou réalité ?
  12. Les « e-fuels » : illusions et désillusions
  13. La Commission européenne a l’obligation de favoriser l’industrie nucléaire
  14. Energie nucléaire : le triple don de Dieu
  15. L’Allemagne sur la voie de la rédemption énergétique
  16. Le nucléaire, le citoyen, et l’élu
  17. Nucléaire en France : 40 ans, la force tranquille en marche après plus de 20 ans de procrastination
  18. L’Union européenne : une belle idée dévoyée en empire totalitaire par des eurocrates
  19. Pourquoi la Légion d'honneur ?
  20. La grande fumisterie allemande des centrales électriques à hydrogène
  21. Electricité : Français, dormez tranquille, l’impéritie du gouvernement vous ruine !
  22. Europe de l’énergie : la trahison de l’Allemagne
  23. L’avion vert restera longtemps une chimère
  24. Une réponse de la Commission européenne à mon courrier !
  25. L’hydrogène vert embarrasse l’Allemagne cernée par le nucléaire
  26. Macron à la croisée des chemins énergétiques
  27. Procrastination énergétique
  28. L’Allemagne ferme ses 3 derniers réacteurs nucléaires : vive le charbon et le gaz
  29. Bonne nouvelle : le nucléaire est compatible avec le réchauffement climatique
  30. L’urgence du nucléaire durable !